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Date de création : 05.01.2012
Dernière mise à jour : 22.01.2012
32 articles


Documentaires video sur John Dillinger

Publié le 06/02/2012 à 07:45 par charismedeshorslaloitpe Tags : reportage john dillinger médias
Documentaires video sur John Dillinger
Documentaires video sur John Dillinger :

Interview de l’écrivain Bryan Burrough
Produit par Wichita Films et Ego Productions
2009 - 52 minutes [3 vidéos]


John Dillinger, ennemi public numéro 1
Le gentleman cambrioleur américain
Produit par A&E Television Networks
1995 – 44 mn


______


Lorsqu’en 2003, le FBI déclasse les dossiers secrets sur John Dillinger, l’écrivain Bryan Burrough y accède et écrit la véritable histoire de John Dillinger. C’est ce livre, « Public enemy», qui a été repris comme scénario par le film de Mickel Mann.

John Dillinger était l’archétype du braqueur de banque de la Grande Dépression.
C’était un inconnu sorti de nulle part. A 21 ans, au chômage, après avoir agressé l’épicier de sa ville natale, il est envoyé en prison pour une dizaine d’années.
Et c’est en prison qu’il rencontre des braqueurs et des escrocs. La prison est une véritable école du crime.
A sa sortie, il voudra non seulement devenir braqueur mais aussi –et c’est ce qui différencie Dillinger des autres- rassembler suffisamment d’argent pour acheter des armes, les faire entrer clandestinement en prison et faire évader ses amis.

En 1933, quand Dillinger va devenir le gangster de légende qu’il est resté après sa mort, l’Amérique est en pleine dépression économique.


Un pays en peine crise économique

A cette époque, la production industrielle américaine a baissé de 50 % par rapport au chiffre de 1929. L’Amérique compte alors 13 millions de chômeurs.

Quand Roosevelt devient Président des Etats-Unis, en 1933, 25 % de la population active est ainsi au chômage et 2 millions d’américains sont sans abri.

Les manifestations de la faim se multiplient : des milliers de personnes manifestent dans les rues des grandes villes.

Un peu partout dans le pays, des grèves éclatent.

A l’époque, beaucoup d’américains, voire une bonne partie, avait déjà perdu leur emploi ou allaient bientôt le perdre. Ils n’avaient plus de revenus et ils en voulaient aux banques.

Un des grands fantasmes de la Grande Crise était ainsi d’entrer dans une banque, de braquer un revolver et de ressortir riche.
En juillet 1934, la crise économique entraîne ainsi une vague d'anarchie dans l'Amérique rurale. Des groupes de hors la loi s'organisent et dévalisent des banques dans tout le pays. Parmi eux, le plus audacieux, le plus connu, s'appelle John Dillinger.

On voyait donc John Dillinger comme un Robin des Bois des temps modernes car il ne s’attaquait pas aux gens ordinaires mais aux banques.
Charmant et souriant, il est devenu non seulement un anti-héros, mais un héros pour toute une génération d’américains.


L’essor du FBI


L’histoire du gangster John Dillinger est intimement liée à celle de John Edgar Hoover, patron du FBI, à la longévité exceptionnelle
. Hoover va en effet se servir de la traque de Dillinger comme d’un coup publicitaire pour asseoir un pouvoir qui durera plus de 50 ans [jusqu’à sa mort].

Pour Dillinger, cette course poursuite était devenue un jeu : il se croyait pour ainsi dire immortel ; il croyait qu’il s’en tirerait à la fin du film.
Mais en réalité c’est un nouveau service, puissant et extrêmement efficace qui va voir le jour.
Sous la direction d’Hoover, le Federal Bureau of Investigation (FBI) va devenir une organisation non seulement parfaite d’un point de vue légal, mais aussi de prestige.
Avec de nouvelles méthodes (comme la centralisation des empreintes digitales), plus de 150 millions d’américains à terme seront fichés : tous les criminels, tous les hors-la-loi et tous les suspects du pays seront répertoriés au centre du FBI.

[…]

Les femmes de gangster

Les dossiers du FBI révèlent le rôle important joué par les femmes de gangster à cette époque. Sachant que 30 % des hommes aux Etats-Unis étaient sans emploi, on comprend aisément que, pour les femmes, c’était encore plus difficile de trouver du travail. Pendant la Grande Dépression, il y avait donc des légions entières de femmes qui, pour sortir d’une grande pauvreté, n’aspiraient qu’à rencontrer un braqueur de banque.
Le grand amour de Dillinger s’appelait Billie Frechette. C’était une fille simple, une complice passive, qui ne posait pas trop de questions du moment que John Dillinger prenait soin d’elle.
Tous deux réfugiés de la Dépression, ils n’avaient nulle part où aller et rien à faire à part s’occuper l’un de l’autre.
Il y avait aussi des femmes comme Ma Barker, qui a été la mère de tout un tas de braqueurs de banques. Ces femmes étaient plus qu’heureuses de suivre le mouvement parce que l’alternative pour elles, c’était la pauvreté la plus abjecte, comme pour Ma Barker qui vivait dans une cabane en toile goudronnée.
Et enfin, il y avait des filles comme Bonnie Parker, la copine de Clyde Barrow, qui refusait l’ennui d’une vie à travailler comme baby-sitter ou serveuse et qui voulait vivre « le grand frisson »... Dans son journal, on a retrouvé ainsi des phrases du sytle : « Mardi, rien…Pourquoi ne se passe-t-il rien ? ». Elle lisait des magazines sur le cinéma et sur la pègre et elle rêvait d’une vie passionnante.


L’arrestation de Dillinger

En 1934, c’est à l’occasion d’un stupide braquage de banque avec un seul complice que Dillinger va tuer un policier. C’est en fait le seul meurtre dont on est sûr qu’il se soit rendu coupable.
Dillinger et son gang sera arrêté par la police locale peu de temps après (à la grande colère de Hoover qui aurait voulu que l’arrestation soit menée par les agents du FBI… et au grand dépit de Dillinger et des ses complices honteux d’avoir été arrêtés par « des bouzeux »).

Et c’est lors de son transfert vers la prison de Crown Point que l’on va mesurer la popularité de Dillinger : à l’aéroport et le long des routes, les gens attendent pour essayer d’apercevoir ce maître du crime qui est alors plus célèbre qu’Al Capone.

A l’arrivée à la prison, sous les flash qui crépitent et les cris des gens qui crient « Johnny ! Johnny ! », tous les journalistes s’entassent dans la prison.Et quelqu’un prend une des photos les plus célèbres d’un criminel américain.
Dillinger pose le bras sur l’épaule du procureur du coin et répond en souriant aux questions des journalistes. Il est détendu et il ne ressemble pas du tout à un criminel.

Aux yeux des millions d’américains qui vont le voir, sur les images des informations, il a l’air d’un gars comme un autre. Il ne nie pas avoir braqué des banques, il ne nie pas avoir fait sortir ses amis de prison et il explique que n’importe qui d’autre aurait fait la même chose pour ses copains. Il n’a l’air ni malsain ni menaçant et, pour l’Amérique, ce pays tellement en colère contre ses banques, il ne passe pas pour un gars si méchant que ça.

L’interview qu’il donne à Crown Point le fait vraiment passer du statut de criminel local à celui de figure nationale, et même internationale.Des journaux de Londres, de Paris, de Francfort, de Hambourg parlent de lui.

Il devient le criminel le plus célèbre du monde.


Les G-MEN

C’est cette popularité des braqueurs de banque qui exaspérait J. Edgar Hoover.
A l’époque, les gangsters de Chicago étaient des légendes. Non seulement ils avaient beaucoup de réussites, mais ils étaient très populaires. Le fait qu’il y avait un Pretty Boy Floyd et un Mitraillette Kelly rendait Hoover malade.
Il voyait des enfants imiter ces gangsters, ces méchants… Lui, était honnête et intègre.
Il va donc consacrer tous les efforts du FBI pour faire arrêter ces individus et, surtout, à grands renforts de publicité.
Une autre facette du génie de Hoover […] c’est d’avoir compris qu’il se battait non seulement face à des armes mais aussi qu’il luttait sur le champ de bataille des idées et des images.

Hoover et le FBI ont très bien réussi à améliorer l’image des agents fédéraux, que ce soit au niveau de J. Edgar Hoover lui-même ou de celui d’un de ses principaux agents, Melvin Purvis. Ils devenaient des hommes à l’allure soignée, efficaces, dignes de confiance, des gendres idéaux…
Ils étaient faits du même bois qu’Hoover : c’était toujours des blancs, instruits. Il y avait très peu de juifs et ils traquaient sans relâche les criminels.
Le FBI regorgeait de jeunes garçons enthousiastes et passionnés, qui ne pouvaient peut-être pas décrocher d’autre emploi à ce moment-là et qui se sont retrouvés au cœur de la guerre contre le crime sans trop savoir encore, à ce moment-là, comment la mener.

Peu à peu, sur les couvertures des magasines et à la Une des journaux, les G-MEN sont devenus quelque chose d’important. Il ne fallait pas toucher à eux parce qu’ils étaient romantiques et ils avaient encore plus de réussites que les gangsters. Et tous ces gangsters, un par un, vont tomber.
Grâce à J. Edgar Hoover, les G-MEN sont ainsi devenus des héros, redoutés et adorés des gens. Ils ont commencé à apparaître dans des films où ça n’était plus le méchant qui gagnait à la fin mais bien eux. Et se sont eux qui, dans ce pays, ont instauré la loi et l’ordre.


Evasion de Power Point

Pendant que Hoover intensifie sa traque des gangsters, Dillinger va réussir son coup le plus spectaculaire en s’évadant de prison avec la voiture du shérif… mais, en franchissant la frontière de l’Indiana au volant de ce véhicule volé, il enfreint une loi fédérale qui lui vaut d’avoir rapidement les G-MEN à ses trousses.

[…]


La gloire de Dillinger est alors à son paroxysme : il fait la une de tous les journaux nationaux et internationaux tous les jours. Certains affirment l’avoir vu au Canada, en Californie, à bord d’un bateau à destination de Londres. Bref, partout.

[…]

Conséquence de cette gloire, la presse américaine se met à parler d’autres braqueurs pour les hisser au niveau de célébrité de Dillinger… et parmi eux, il y a Bonnie et Clyde. Dillinger était un criminel de première catégorie qui braquait des banques de première catégorie. Clyde Barrow et Bonnie Parker étaient des petites frappes de Dallas qui s’attaquaient à des drugstores et des stations-service et, quand c’était possible, à des banques. Mais, comme par hasard, ils sont tués en mai 1934 par un petit groupe d’agents dans le nord-ouest de la Louisiane, au plus fort de la « Dillinger mania».
Pour les actualités cinéma de l’époque, Hoover n’hésite pas à remettre en scène la mort violente de Bonnie et Clyde. Il pose sans complexe au milieu de ses G-men. La mort de ces deux criminels de pacotille est aussitôt annoncée à grand renfort de publicités en Une de New-York Times et c’est d’ailleurs la première fois qu’ils font la première page de ce journal. Mais en raison de la célébrité de John Dillinger, on transforme en vedettes des inconnus comme Bonnie et Clyde, comme Pretty Boy Floyd, comme Benifest Nelson, comme Mitraillette Kelly et d’autres dont nous connaissons encore le nom aujourd’hui.


Arrestation de Billie Frechette

Au printemps 1934, Billie Frechette est interpellée par Purvis. C’est une des rares personnes qu’il a réussi à arrêter. Dillinger est en larmes lorsqu’il assiste à l’arrestation. Parce qu’il est sur les lieux. D’ailleurs, si Purvis a réussi un joli coup en interpellant Billie Frechette, il aurait été plus malin de se rendre compte que Dillinger était garé au coin de la rue. Après, Dillinger est comme paralysé par le chagrin. Il songe à prendre la prison d’assaut pour libérer Billie mais ses amis parviennent à lui faire comprendre que c’est complètement ridicule et il y renonce.

Mort de Dillinger

La pression et l’attention se concentrent sur Melvin Purvis et sur le FBI de Chicago qui sont chargés d’arrêter Dillinger.

[…]

Pour échapper au FBI, John Dillinger avait déboursé 5 000 dollars pour se faire enlever ses empreintes digitales à l’acide... mais il restera tout de même 300 points de similitude !

Le 22 juillet 1934, dénoncé par une prostituée, il est abattu à Chicago par Melvin Purvis et ses agents, à la sortie d’un cinéma où il avait assisté –ironie du sort- à la projection d’un film de gangster  : L'Ennemi public n° 1, avec Clark Gable.